Chaque jour je n'oublie pas Anne-Sophie et ses compagnes d'infortune

145 en 2010 ; 122 en 2011 ; 148 en 2012 ; 121 en 2013 ; 118 en 2014 ; 122 en 2015, 123 en 2016, encore 123 en 2017, 121 en 2018 ? 101 femmes depuis le 1e janvier 2019 en France (2 septembre 2019) , soit une femme tous les deux jours ! accélération ou meilleure visibilité ?

(clic sur le lien pour comprendre ... un peu)

mardi 5 mars 2024

Oyez les croqueurs de mots : Colette nous invite ...

pour le défi 290 des CROQUEURS DE MOTS, Colette à la barre nous invite et voir ce qui se passe ...

où ça ? où ça ?

Pour le savoir : ---> Annonce des Croqueurs de Mots : Défi N°290 | ~ En toute simplicité ~ ... (wordpress.com)

<--- avec cette drôle d'image inquiétante ...


Je me demande si je préfère pas affronter les vagues de haute mer ...

lundi 4 mars 2024

Lianes et mots mêlés

Parution éphémère le 26 février, erreur de date ... Et Oups ! à la publication cette fois le 4 mars, je m'aperçois que je n'ai pas mis les liens dans le collier de commentaires ! 😕

Pour la page 230 de  l'Herbier de poésies

En fait j'ai deux textes, le premier mêlant mes mots et ceux déposés en commentaires ici :

24 heures photo 2024 - 01 : mes vœux de lumière - jeannefadosi (overblog.com)

C'est à la suite de ces commentaires que, déposé début février, j'avais trouvé celui-ci : 

Françoise la V.M 04/02/2024 10:52

Je n'ai jamais vu des akènes de clématite. C'est beau !

Ta photo pourrait être proposée aux plumes de l'Herbier ..... Non ?


Le deuxième, un premier jet (copieusement raturé et modifié depuis) avant d'avoir cette envie de tresser mes mots et ceux des commentaires.


***


C'était le dimanche du dernier jour de l'année. J'étais allée à pied chercher le pain, profitant du soleil, surprise par le vent glacé, ravie par les couleurs du paysage que la lumière oblique d'hiver sublimait même à midi. 

Panne d'inspiration ...
Que serait l'année nouvelle ?
Quels vœux formuler ?

Je venais de trouver l'image qui accompagnerait et peut-être porterait des mots réconfort que je peinais à convoquer entre un adieu à une année horribilis et un salut craintif à la nouvelle pleine de nuages sombres.

Des mots pansements
hors des guerres et des conflits ?
Des vœux de lumière ?

La vie est précieuse, 
ne l'abîmons pas,
ni la nôtre, ni celle des autres.

Et tous ces mots déposés
doux comme un duvet d'akènes

"Oui Jeanne, si précieuse, qu'importe cette vie, humaine, faune, flore...." (Jill) ; "La vie est précieuse et courte. Nous ferions mieux de tous le comprendre plutôt que de nous déchirer pour un oui ou pour un non! Laissons place à la douceur" (Marie-Paule)

"Petits moulins blancs
tournez, tournez
saisons et années
sans abîmer
Terre, mer et continents !" (ABC)

"... ces "fleurs" toutes en douceur, légèreté, mouvement qui vont si bien ici"  (Patricia) ; "La Nature n'a que que faire de nos disputes et guerres. Il n'y a qu'à la regarder, c'est la simplicité même mais aussi d'une grande complexité comme ces clématites pleines de douceur." (Annie54)

"Une tendresse particulière pour ces fruits de la clématite. Même sur le balcon, notre clématite horticole, fait aussi ce genre de touffes. Et dans la forêt le long du Rhin, la clématite fait de véritables lianes." (Yannn)

"Je pense hélas Jeanne
que tu prêches des converties ! 
La nature n'a que faire 
des guerres et des conflits,

elle poursuit son bonhomme de chemin. 
Que j'aime ces akènes de clématite..." (Cathyrose)

***
Porté par le vent
depuis le bois par le champ
l'akène a germé

a fait souche, lançant sa liane
à l'assaut de la lumière

au midi d'hiver
filaments aux mille éclats
étoiles en offrande.

D'akènes aux bourgeons 
de tiges en fleurs, en fruits, en graines
des germes aux akènes ...

Par quoi ou qui, clématite,
es-tu mue en cycles de vie ?
©Jeanne Fadosi, vendredi 23 février 2024
pour la page 230 de l'Herbier de poésies
à découvrir avec les autres brins sur la page 230



jeudi 29 février 2024

L'invitation au voyage, de Charles Baudelaire

Jeudi en poésies choisies, en marge du défi 289 de Josette
Quand on pense à ce titre de Baudelaire, on se récite dans la tête ces vers appris par cœur et si faciles et plaisant à retenir

Mon enfant, ma sœur,
Songe à la douceur
D’aller là-bas vivre ensemble !
...
Là, tout n’est qu’ordre et beauté,
Luxe, calme et volupté.
...

Mais savez-vous qu'il en a développé l'idée dans un délicat poème en prose publié dans le recueil posthume Le Spleen de Paris — Wikipédia (wikipedia.org) grâce à deux de ses rares amis poètes.
On est loin  de la crapule que nous a révélé Jean Teulé dans son livre Crénom Baudelaire.
Car "Si l'œuvre éblouit, l'homme était détestable." Crénom, Baudelaire ! - Jean Teulé - Babelio

Lisons ou relisons  ce poème en prose : L’Invitation au voyage (Le Spleen de Paris) - Wikisource

Il est un pays superbe, un pays de Cocagne, dit-on, que je rêve de visiter avec une vieille amie.

A quelle vieille amie dont il avait fait son esclave faisait-il allusion ? Faut-il se priver de la beauté de sa poésie pour autant ?

Un vrai pays de Cocagne, où tout est beau, riche, tranquille, honnête ; où le luxe a plaisir à se mirer dans l’ordre ; où la vie est grasse et douce à respirer ; d’où le désordre, la turbulence et l’imprévu sont exclus ; où le bonheur est marié au silence ; où la cuisine elle-même est poétique, grasse et excitante à la fois ; où tout vous ressemble, mon cher ange.

Oui, c’est là qu’il faut aller respirer, rêver et allonger les heures par l’infini des sensations. 

Oui, c’est dans cette atmosphère qu’il ferait bon vivre, — là-bas, où les heures plus lentes contiennent plus de pensées, où les horloges sonnent le bonheur avec une plus profonde et plus significative solennité.

Mais vous savez quoi ? pour faire écho à mes rêveries de lundi sur l'invitation de Josette, j'ai une préférence pour son autre poème en prose L'étranger, de Charles Baudelaire - Fa Do Si (over-blog.com)


mardi 27 février 2024

Dans le sillage du déficroq 289 : l'urgence d'aller là-bas

Comment n'y ai-je pas pensé ? Ce qui suit n'est pas de la fiction ...

Cette urgence, c'est un jeune  géographe physicien de 28 ans, en exploration dans le désert brûlant du Sahara, qui l'a ressenti en recevant un télégramme annonçant 

"Mission Malaurie Thulé acceptée par gouvernement danois. Signé : ambassadeur de France à Copenhague, baron de Charbonnières."

Le jeune homme s'appelait Jean Malaurie  Jean Malaurie — Wikipédia (wikipedia.org) 
Sa demande répondait à un projet de mission agréée par le CNRS pour l'automne 1951.
Laissons-le raconter ce souvenir :

"ce que j’appelle la prescience me décida à ne pas attendre. J’avais un sentiment d’urgence : le district de Thulé, sur la côte nord-ouest du Groenland, allait vivre un drame historique. J’ai donc pris la décision folle de partir le plus vite possible. Oui décision folle, car je n’avais ni crédits, ni équipement, ni vivres.

"J’ai embarqué à Copenhague le 1er juillet 1950

Je souhaitais me rendre à Siorapaluk, six maisons, un des dix hameaux de la région où vivaient 302 Inughuits [Inuits du Nord]. Je les ai rejoints le 3 août.

"Mon équipement était succinct : pas de vivres, pas d’équipement polaire, un matériel scientifique sommaire et un poste radio pour courtes distances, de 100 à 200 kilomètres, destiné à mes communications d’études climatologiques. Ma base d’hivernage était une modeste demeure de 12 mètres carrés avec un lit en planches et une table, bricolés avec Ululik, mon voisin.

que vous trouverez plus en détails dans cet entretien à Géo Magazine en avril 2023. Il avait 100 ans et quelques mois 

"Il était entré dans la légende le 29 mai 1951… en devenant, à 29 ans, le premier Européen à atteindre le pôle Nord en traîneau à chiens. Un exploit auquel il associait systématiquement le guide inuit qui l'avait accompagné (Kutsikitsoq)Jean Malaurie est décédé le lundi 5 février 2024 à 101 ans. Sa vie durant, il n’aura cessé de faire connaître et de défendre la culture inuite."



Centenaires en toute discrétion - Fa Do Si (over-blog.com) en décembre 2022, je l'évoquais ainsi qu'un autre centenaire.


lundi 26 février 2024

Déficroq 289 : Invitation au voyage

Cette semaine par la pensée nous serons particulièrement près de DÔMI

et vaillante matelot de quart, Josette sortie de sa cachette à la barre des CROQUEURS DE MOTS nous a donné sa feuille de route : Défi 289 pour les croqueurs de mots 
Invitation au voyage On met les voiles tel Noé… construisez votre nouvelle arche Vous choisissez une destination et ce que vous emmenez pour repeupler votre nouvelle vie. 
Faites-nous rêver

Si je quittais tout
ce serait pour aller où ?
Invite tardive

pour des rêves de jeunesse
me semblant si dérisoires

Je mettrais les voiles
sur mon rafiot de fortune
il serait léger 

Mon cap serait l'utopie
boussole de l'inatteignable*.



* emprunt à René Char :

"L'impossible,

nous ne l'atteignons pas.

mais il nous sert de lanterne."
                                                     
                                                René Char
                                                         (L'âge cassant, 1965) 

                                                           repris dans Recherche de la base et du sommet, 1971


Martin Luther King, I have a dream, 28 août 1963


illustration proposée par Josette
Musée d’Art Naïf https://www.musee-vicq.fr/

jeudi 22 février 2024

L'oiseau du Colorado, de Robert Desnos

Jeudi en poésies choisies

L'OISEAU DU COLORADO

L'oiseau du Colorado
Mange du miel et des gâteaux
Du chocolat et des mandarines
Des dragées des nougatines
Des framboises des roudoudous
De la glace et du caramel mou.

L'oiseau du Colorado
Boit du champagne et du sirop
Suc de fraise et lait d'autruche
Jus d'ananas glacé en cruche
Sang de pêche et navet
Whisky menthe et café.

L'oiseau du Colorado
Dans un grand lit fait dodo
Puis il s'envole dans les nuages
Pour regarder les images
Et jouer un bon moment
Avec la pluie et le beau temps.

Robert DESNOS, 1ère édition clandestine, mai 1944

Robert Desnos, poète français, 1900 - 1945

Nighthawks, par Edward Hopper, 1942



L'oiseau du Colorado est une comptine pour enfants, du moins au premier degré, pour contourner la censure du régime de Vichy sous l'occupation allemande (et vraisemblablement écrite avant l'entrée en guerre des Etats-Unis, à moins qu'il n'y ait un troisième degré et qu'en se moquant de la frilosité des américains il n'ait eu pour intention de ne pas éveiller l'attention des allemands sur la préparation du débarquement)

Robert Desnos, sensibilisé très tôt aux périls fascistes, participe dès 1934 à lutter contre eux avec d'autres intellectuels. Après la défaite de 1940, il redevient
journaliste et contourne la censure en publiant dans son journal des comptines pour enfants à double sens tout en entrant en résistance.


Dans cette fable, il se moque des riches américains vraisemblablement avant que ceux-ci n'entrent dans le conflit après l'attaque de Pearl Harbour à la fin de 1941.


Ces fables ont été réunies dans une première édition en mai 1944 qui était bien évidemment clandestine.


Il a été arrêté par la Gestapo et est mort en déportation le 8 juin 1945, officiellement du typhus. 

Les circonstances étaient exceptionnelles et quand les événements se passent loin, comment ne pas comprendre qu'il y ait cette attitude. Y avait-il vraiment conscience d'ailleurs de ce qui se passait chez nous. J'ai expérimenté les informations télévisées aux Etats-Unis en 1980 et 1987. Elles n'évoquaient pratiquement pas le reste du monde. 



Ces explications et réponses que je faisais en 2014 ont une résonnance étrange et terrifiante en ce deuxième anniversaire de l'entrée en guerre de la Russie contre l'Ukraine, quelques mois du réveil de ce volcan en Palestine, sans oublier les autres conflits si souvent tus, comme aux confins du Congo et du Rwanda.

mercredi 21 février 2024

Des mots depuis mon bonheur du jour

Des mots loin de l'innocence de l'enfance

Des mots que j'ai laissé dans mes commentaires en attente et qui ont donné lieu à un échange généreux
Zaza, dimanche 18 févr. 2024 09:29 
Coucou Jeanne, G est d’accord pour supprimer [ce qui faisait question] et voici son billet remanié .

Je te laisse seule juge pour la parution de ce billet, et si tu ne le fais pas ce n’est pas bien grave.
J’espère que tout va bien pour toi, surtout sur le plan de la santé, ce qui est le principal n’est-ce-pas !

J'ai découvert ses mots quand il était près de midi et je lui ai demandé un délai par cette réponse :
J'ai survolé : il est déjà 11h et demi et il faut absolument que je quitte ce clavier chronophage.
Je m'en occupe si ce n'est demain pour ne pas interférer avec d'autres parutions, mardi ou mercredi
oui je vais bien et je suis loin des tourments de ce monde. La santé est importante, j'espère que c'est ton cas aussi.
Tristesse pour Domi. 

Ces mots vont encore un peu attendre pour trouver toute leur place sur mon autre blog, celui que j'ai ouvert en premier en 2008.

Il me fallait encore les digérer, les mesurer, et leur trouver un bel écrin. Voici qui est enfin fait ici :

Extraits ci-dessous :

« L'avenir

Pour parler de l'avenir revenons un peu dans le passé.

J'ai bientôt 60 balais, je n'ai pas à me plaindre, pas toujours facile la vie, mais au final, j'ai évité les écueils. Je n'étais pas très fortuné, mais pas pauvre non plus. Je me suis offert des petits plaisirs, voyages, sorties, voitures...

Oui, mais voilà !!!

Depuis quelques années, j'ai l'impression que le monde se liquéfie sous mes pieds, le monde mais surtout mon pays la France. Je ne la reconnais plus, je ne comprends plus les Français. Où est-ce une colère larvée qui m'habite ? Et qui me fait perdre la raison ? Un sentiment d'injustice très fort. Une peur bleue de ce que nous allons devenir.

[ ... ]

Et rien, sagement, nous regardons, il y en a même qui acquiescent, qui en redemandent.

Je me souviens du temps où nous étions bien plus optimistes, pour ne pas dire heureux, car la misère existait aussi pour beaucoup.

[ ... ] 

Ok, le pays doit affronter un monde nouveau, mais là, franchement, vous y croyez ? Alors qu'une élite se goinfre à outrance.

[ ... ]

J'ai peur, oui, je l'avoue, j'ai très, très, peur. Tellement peur que je suis aux aguets, dans les starting-blocks...

[ ... ]

Rassurez-moi. »


Demain, en poésie du jeudi je republierai L'oiseau du Colorado de Robert Desnos