Chaque jour je n'oublie pas Anne-Sophie et ses compagnes d'infortune de 145 en 2010 à 94 ou 103 ou 134 selon les sources en 2023

(clic sur le lien pour comprendre ... un peu)

lundi 17 avril 2017

Défi n°184

Martine85, depuis le Quai des rimes nous a donné le top départ du défi n°184 des CROQUEURS DE MOTS en nous demandant tout un roman avec pour consigne d'en choisir la première et la dernière phrase dans les listes soumises (voir ces listes en fin de billet).
Mais comme j'aime des fois les complications (pas trop dans la "vraie"vie) et que j'ai trouvé que toutes ces phrases pouvaient presque à elles seules s'enchaîner avec du sens, j'ai essayé d'en faire toute une histoire.


Bon c'est parti. Enfin, parti c'est vite dit ! C'est que je ne sais pas trop par où commencer.
La situation manquait cruellement d'excitation. C'est ce qu'il se dit alors qu'il avance d'un pas décidé dans le couloir de la station Les Sablons à Neuilly. Vincent entend le métro approcher. Cela fait déjà plusieurs mois qu'il loge dans cette petite chambre de bonne et il n'y a jamais rencontré un seul voisin. En ce mois de février la température n'y atteint pas les 16 degrés même avec le radiateur ouvert à fond, l'eau du lavabo (il n'y a qu'un robinet d'eau froide) est glacée le matin et il doit choisir dans quel ordre utiliser son rasoir électrique ou la bouilloire. Les deux ensemble feraient sauter le plomb. Alors vous pensez ! Comme il aimerait qu'un bruit fasse irruption dans le silence. Même le martèlement d'une averse sur les ardoises. Même la sonnerie du téléphone [qui] brise[rait] l'écho obstiné mais monotone de la pluie qui tambourine sur le toit. Et pendant que la rame avance, il imagine la chambre voisine occupée par une étudiante dépressive. Comme cette jeune fille dangereusement trop près de la voie.
Pourquoi a-t-il eu soudain l'idée de lui dire :
- La vie, voyez-vous, ça n'est jamais si bon ni si mauvais qu'on croit. ?
La réponse semblait adressée à l'écho plus qu'à Vincent.
- Allez-y voir vous même si vous ne voulez pas me croire.Elle ajouta entre ses dents :
- Quels gredins que les honnêtes gens.
Il se sentait pourtant vaguement relou mais il a fallu qu'il ajoute
- Cela peut arriver à n'importe qui.
Elle répondit à l'écho :
- rira bien qui rira le dernier, penchée maintenant au dessus du vide.
Vincent pensa :
- C'est fini.
Mais non, elle semblait léviter.
- Je peux attendre pensa-t-il aussi longtemps qu'il le faudra. Je n'ai jamais été un homme violent.
Car c'est la suite de l'histoire qui importait. Et ils étaient d'accord pour l'écrire ensemble.
Regardez les tous deux au bord du quai.
Ils ont peur déjà, le désordre vient si vite.
Il se souvient du crissement des freins et de l'arrêt de la motrice trop tard et trop tôt.
Vincent, les yeux dans le vague, remet instinctivement ses mains sur ses oreilles tandis que l'avocat de la partie civile l'apostrophe dans le prétoire.
- Alors, qu'est-ce que tu as fait ?- J'ai vieilli.

DEBUTS DE ROMAN
d1"Bon, c'est parti". 
David Lodge - Thérapie

d2"Je ne sais pas trop par où commencer". 
Philippe Claudel - Les âmes grises

d3"C'est fini".
Romain Gary - La promesse de l'aube.

d4"La situation manquait cruellement d'excitation". 
Maxime Chattam / la patience du diable

d5"Ils ont peur déjà, le désordre vient si vite". 
Judith Perrignon / Victor Hugo vient de mourir

d6"Je n'ai jamais été un homme violent".
Pierre Lemaître / Cadres noir

d7"Alors qu'il avance d'un pas décidé dans le couloir de la station Les Sablons à Neuilly, Vincent entend le métro approcher".
Jacques Expert - Tu me plais

d8"La sonorité métallique du téléphone brise l'écho obstiné mais monotone de la pluie qui tambourine sur le toit". 
Patricia Cornwell - Traînée de poudre

FINS DE ROMAN

f1"La vie, voyez-vous, ça n'est jamais si bon ni si mauvais qu'on croit."

Guy de Maupassant - Une vie


f2"- Alors, qu'est-ce que t'as fait ?
- J'ai vieilli."

Zazie dans le métro - Louis Pergaud



f3"Cela peut arriver à n’importe qui."

Petits regrets et grands mensonges. Liane Moriarty



f4"Car c’est la suite de l’histoire qui importait. Et ils étaient d’accord pour l’écrire ensemble. "

Guillaume Musso – l’instant présent



f5"Je peux attendre pensa-t’il aussi longtemps qu’il le faudra."

Le bleu de tes yeux – Mary Higgins Clark



f6"Quels gredins que les honnêtes gens !"

Emile Zola, 'Le ventre de Paris



f7"Allez-y voir vous-même, si vous ne voulez pas me croire."

Lautréamont, 'Les chants de Maldoror'



f8"Rira bien qui rira le dernier."


Denis Diderot, 'Le neveu de Rameau'

9 commentaires:

  1. Bravo Jeanne, tu ne fus pas sélective et sans faire de jaloux hop toutes dedans, merci, bon lundi, bises de jill

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  2. Bravo Jeanne. C'est une performance d'avoir utilisé tous ces débuts et fins. J'ai aimé cette rencontre dans le métro à la fin tragique attendue dans la finalié mzis si surprenante dans la réalité. J'ai choisi aussi de raconter une rencontre dans le métro. Bisous.

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  3. je souris ...je me suis amusée comme toi avec toutes les phrases mais le texte beaucoup moins élaboré que le tien...comme toi j'ai trouvé que ces phrases pouvaient faire une histoire
    bisous

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  4. Tout se tient... ce n'était pas si simple, j'admire.
    Par contre, tu me connais, j'aurais préféré une autre fin. ;)
    Bisous et douce journée.

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  5. Défi mené avec brio Jeanne. Bravo, j'ai bien aimé ! Bises et bon début de semaine

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  6. Bravo Jeanne ! Bonne idée ! C'est super ! J'♥ beaucoup ! Bon matin de ce mardi ! Bises♥

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  7. Finalement tu as utilisé toutes les phrases pour construire ton histoire ; bonne idée. C'est très cohérent et c'est un bon sujet ! J'espère ue ta panne internet sera vite réparée. Bises

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  8. pas de jaloux ils y sont tous ! bravo Jeanne

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  9. je ne pensais pas cela possible et tu as tenté et réussi une histoire qui se tient. Merci et bonne soirée

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